La newsletter, un e-mail intelligent et bienveillant ?
Le mot « newsletter » est un anglicisme couramment employé sur internet pour parler d’une « lettre d’information électronique », mais on écrit le plus souvent juste « lettre d’information » (ou « infolettre ») pour désigner l’envoi de ce courrier électronique d’un genre particulier. En anglais, d’ailleurs, il faudrait en théorie écrire aussi « e-newsletter » pour « email newsletter »… Mais l’important, c’est que derrière l’abréviation « newsletter » se cache bien plus qu’un simple e-mail (ou courriel pour le dire en bon français).
Une newsletter se distingue avant tout d’un e-mailing car elle est envoyée à l’internaute destinataire uniquement parce qu’il en a préalablement et expressément fait la demande ; de plus, autre différence notable avec un email classique, le contenu de la newsletter revêt un caractère informatif global, c’est-à-dire destiné à une cible qui se veut la plus large possible (potentiellement, tous les internautes du site de l’éditeur de la lettre d’info peuvent s’y inscrire et la recevoir uniformément).
C’est le libre consentement, par conséquent, qui différencie fondamentalement la newsletter des autres types d’emailings, à la fois dans la souscription mais également dans la libre résiliation des courriels reçus, contrairement aux spams (ou courriels indésirables). De même, la newsletter n’a pas pour vocation immédiate de convaincre un prospect ou une cible plus ou moins bien identifiée pour lui vendre un produit ou un service qui lui serait destiné, contrairement aux techniques employées traditionnellement en marketing direct. C’est pourquoi, en définitive, la newsletter se présente à l’utilisateur qui en a fait le choix sous les « auspices » d’une lettre à vocation informative et désintéressée (nonobstant quelques publicités d'usage...). Aussi, de là à penser qu’une newsletter est intelligente et bienveillante il n’y a qu’un pas !
La newsletter, cette amie qui vous veut du bien !
Quelque soit l’éditeur qui la propose sur son site web, la newsletter s’offre toujours à l’internaute avec bienveillance : « Inscrivez-vous à notre lettre d’information » peut-on lire quelque part en page d’accueil, ou « Abonnez-vous à notre newsletter », ou bien « S’inscrire à la newsletter », ou bien encore « Recevoir la newsletter », que ce soit par des appels à l’impératif ou sous la forme d’une invitation à l’indicatif, voire de manière plus neutre et sobre avec juste « Inscription newsletter », le champ ou le bouton d’abonnement à la lettre d'information s’offre débonnairement à l’utilisateur qui veut bien saisir son adresse e-mail.
Dans le meilleur des cas, si l’éditeur est vraiment amical avec ses utilisateurs, il indique en amont en quoi consiste son invitation à souscrire à sa lettre d’information avec une phrase décrivant le type de contenu auquel il faut s’attendre. Plus rarement, l’éditeur affable précise la fréquence d’envoi, et s’il est carrément sympathique il vous offre même la possibilité de consulter ou de voir un exemple d’une infolettre déjà envoyée !
Cependant, que faut-il redouter lorsque l’éditeur web n’est pas user-friendly et qu’on ne sait rien de ce qu’il adviendra si l’on s’abonne à sa newsletter ? Dans la grande majorité des cas, la fréquence d’envoi est proportionnelle à l’actualisation du site web concerné, donc plus le site internet est mis à jour avec de l’information régulière, plus l’envoi de la lettre sera potentiellement fréquent. En effet, le contenu d’une newsletter reprend presque systématiquement les informations parues récemment sur le site internet éditeur, c’est pourquoi de nombreuses newsletters sont mensuelles (certaines même bimestrielles, trimestrielles, voire seulement semestrielles). L’envoi hebdomadaire, ou quotidien, voire biquotidien (sous forme d’alerte info), suppose généralement une audience conséquente, avec en outre des ressources qui vont de pair et qui sont plutôt rares. Ainsi, le risque que votre nouvelle idylle avec cette lettre électronique devienne embarrassante est tout de même limité.
Comment se débarrasser d’une newsletter enquiquinante ?
Vous n’étiez pas particulièrement étourdi au moment où vous surfiez sur ce site web, mais vous lui avez pourtant bel et bien donné votre e-mail et vous avez de surcroît coché pour accepter les conditions générales d’utilisation que vous n’avez pas lues naturellement ! Or, après quelques messages de la jolie lettre d’info, voici que vous nourrissez quelques regrets. Le charme de la belle inconnue n’opère plus, son design est décevant et elle devient subitement un peu trop envahissante dans votre boîte e-mail… Pas de panique, nul besoin ici de vous justifier, que vous soyez déçu par le contenu de la lettre ou bien que vous n’ayez tout simplement pas le temps ou pas le cœur de la lire, vous pourrez alors vous désabonner en un ou deux clics seulement !
Enfin logiquement, car la grande majorité des newsletters possède un lien de désinscription par définition, sinon cela voudrait dire qu’elle n’en est pas une et que vous avez été la dupe d’un e-mailing commercial intempestif déguisé en newsletter… Bad luck ! Dans ce cas, vous devrez alors gérer l’indélicat(e) par le biais d’un simple filtrage dans votre webmail (ou en établissant une règle de suppression automatique), à défaut d’être en mesure de vous désinscrire ad vitam æternam.
Mais rassurez-vous, s’il y a bien ici ou là une poignée d'éditeurs de newsletters peu fréquentables malheureusement, il y a aussi une sorte d’autorégulation sur internet qui oblige chacun d'entre eux à agir avec vigilance et respect vis-à-vis des données qu’il collecte (en particulier l’e-mail dont l’utilisation est très encadrée depuis la loi "informatique et liberté" de 1978). En effet, il faut savoir que lorsqu’un éditeur web est considéré comme spammeur notoire sur la toile, il a alors beaucoup à perdre en risquant de se voir mis à l’index des moteurs de recherche et des clients de messagerie… Ainsi, la plupart des éditeurs savent généralement qu’ils ont tout intérêt à proposer un système de désinscription facile et opérationnel (sans compter, que leur newsletter ne sera probablement pas lue au final et qu’elle finira au mieux dans les courriers indésirables, abaissant ainsi leur fameux taux d’ouverture…). Ne dit-on pas qu’il vaut mieux un divorce heureux qu’un mariage malheureux ?
Publié le 24-02-2015
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